samedi 16 juillet 2016

Bon, quand le coeur n'y est pas...

Pour ceux qui ne le savent pas encore, j'habite Nice.
Suite aux événements de Jeudi 14 Juillet 2016, le coeur n'y est pas du tout.
Ce soir là, ma petite famille et moi sommes restés à la maison pour regarder la télévision (pour une fois où nous l'allumions): ne faisant pas le pont, je devais me lever de bonne heure le lendemain pour aller bosser.
Habitant pas très loin à vol d'oiseau d'un commissariat et d'une caserne de gendarmerie, nous étions déjà couchés quand nous entendions les sirènes; mais comme nous avions eu une journée avec beaucoup de vent, je pensais à un incendie (c'est un peu la période)...
Vers minuit, les 1iers sms sont arrivés sur mon portable mais comme je ne les ai pas entendu, il n'y avait rien pour moi jusqu'à l'arrivée de ma grande qui avait elle aussi des messages de ses copines.
A la lecture de mes messages, on commence à comprendre qu'il y a quelque chose de pas normal quand tes amis te demandent si tout est OK pour toi.
Et là, tout bascule: tu te demandes pour le reste de la famille, tes amis, tes collègues de travail...
Le lendemain, arrivé au boulot, c'est pas la peine de parler (ou pas encore).
Tu guettes le moindre retard comme une sentence qui tarde à tomber mais tu ne dis rien, tu te réfugies dans ton boulot, tu dois faire face même devant des clients qui gueulent parce que leur commande n'est pas arrivée et que tu as envie de leur dire "vous savez ce qui est arrivée cette nuit ? et tu viens m'emmerder pour ta putain de commande à la con"...
Tu appelles chez toi pour savoir si on a eu des nouvelles d'une nièce qui y était.
Tu discutes au téléphone avec un collègue qui a retrouvé sa fille que vers 06h00 du matin.
Tu écoutes un autre, et un autre, et un autre qui te parle toujours avec les mêmes mots de cette horreur qui est arrivée sur la Promenade des Anglais où je vais régulièrement courir, un parcours qu'a pris ce putain de camion que je pratique toutes les semaines...


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